- discourir
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• 1539; discurre XIIe; lat. discurrere « courir çà et là »1 ♦ Vx S'entretenir. ⇒ bavarder. « Eux discourant, pour tromper le chemin, De chose et d'autre » (La Fontaine).2 ♦ Mod. Parler sur un sujet en le développant longuement. ⇒ disserter, haranguer, pérorer; fam. baratiner, laïusser. Discourir des vices et des vertus. « On a dit de Nicole qu'il excellait à discourir sur des sujets de morale » (Sainte-Beuve). Absolt et péj. « Le palabreur recommençait de discourir, les yeux au plafond » (Duhamel).Synonymes :- épiloguer- laïusser (familier)S'entretenir avec quelqu'un sur un sujet, bavarderSynonymes :- baratiner (familier)- palabrer- pérorerdiscourirv. intr. Péjor. Parler longuement sur un sujet. Nous avons assez discouru de cette affaire.⇒DISCOURIR, verbe intrans.A.— Vieilli1. Parler sur un sujet déterminé, en le développant de manière méthodique. Synon. disserter :• 1. L'auteur de l'Histoire Naturelle, le grand écrivain qui a si admirablement discouru de la langue devant l'Académie française, ne manquait d'aucune des qualités du style.SAINTE-BEUVE, Chateaubriand et son groupe littér. sous l'Empire, t. 1, 1860, p. 245.2. S'entretenir de choses diverses, échanger des propos sans chercher à approfondir le(s) sujet(s). Synon. converser. Pendant que la mère et la fille discouroient ainsi, Charles racontoit les événements de la matinée à sa manière (BALZAC, Annette, t. 2, 1824, p. 72). Ils parlèrent (...) de toutes les choses courantes sur lesquelles on peut discourir infiniment sans se fatiguer l'esprit (MAUPASS., Bel-Ami, 1885, p. 33).B.— Usuel, péj. Parler longuement, inutilement ou avec recherche, de façon lassante pour ses auditeurs. Synon. palabrer, pérorer; synon. pop. baratiner. Il ne fallait plus discourir, mais se décider (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 182). Le professeur Haddock se mit à discourir, il assomma tout le monde (FRANCE, Île ping., 1908, p. 328). Ne faire que discourir. ,,Ne dire que des choses frivoles et inutiles`` (Ac. 1798-1932) :• 2. Je m'assis avec résignation : depuis qu'elle était guérie, Paule discourait à perte de vue sur des niaiseries; c'était consternant de la voir se passionner pour cette histoire idiote...BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 505.— En partic. [Le suj. désigne un malade] Tenir des propos incohérents. Synon. divaguer. La nuit (...) n'a pas été bonne. Il a discouru, il a chanté (FRANCE, Rôtisserie 1893, p. 348).Prononc. et Orth. :[
], (je) discours [
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. XIIIe-XIVe s. [date du ms.] descourir « parler, converser » (Renaut de Montauban, éd. H. Michelant, p. 18, 13); 1559 discourir « traiter d'un sujet » (AMYOT, Crass. ds GDF. Compl.). Réfection d'apr. courir de l'a. fr. descorre, discorre « parcourir » (fin XIIe s., Dialogue Grégoire, 20, 1 ds T.-L.), empr. au lat. class. discurrere « courir de différents côtés, se répandre », qui a pris à basse époque le sens de « parler ». Fréq. abs. littér. :211. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) a) 278, b) 229; XXe s. : a) 324, b) 356.
discourir [diskuʀiʀ] v. intr. [CONJUG. courir.]ÉTYM. 1539; discurre, XIIe; lat. discurrere, proprt « courir çà et là », de dis-, et currere. → Courir.❖1 Vx. S'entretenir. ⇒ Bavarder, palabrer, parler (→ Amuser, cit. 11; corde, cit. 22). || Discourir d'une affaire, sur une affaire. || Passer son temps à discourir.1 Eux discourant, pour tromper le chemin,De chose et d'autre (…)La Fontaine, Contes, II, 5.2 (…) ne parlons plus de querelle, c'est fait;Discourons d'autre affaire.Molière, les Femmes savantes, II, 8.2 Mod. Parler sur un sujet en le développant longuement. ⇒ Disserter, haranguer, pérorer; → fam. Baratiner, laïusser; amuser le tapis; battre la campagne, tenir le crachoir. || Discourir des vertus et des vices.3 On a dit de Nicole qu'il excellait à discourir sur des sujets de morale qui n'auraient pas tout à fait fourni la matière d'un sermon.Sainte-Beuve, Chateaubriand…, t. II, p. 117.♦ Absolt et péj. || Ne faire que discourir : ne dire que des choses frivoles et inutiles. ⇒ Palabrer; (vx) lantiponner; (fam.) déconner. || Il est capable de discourir pendant des heures (sur ce sujet). || Vous avez assez discouru.4 La sotte envie de discourir vient d'une habitude qu'on a contractée de parler beaucoup et sans réflexion.La Bruyère, les Caractères de Théophraste, De l'impert.5 Le palabreur recommençait de discourir, les yeux au plafond.G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VIII, VII, p. 349.6 (…) l'indignation d'entendre discourir trop souvent « ceux qui essaient de faire de la science avec ce qu'ils ne comprennent pas ».Henri Mondor, Pasteur, VII, p. 120.❖DÉR. Discoureur.
Encyclopédie Universelle. 2012.